Deux témoins de Jéhovah ont sonné à ma porte. Ils m’ont longuement évoqué leur vision, insistant sur le fait que Dieu avait créé l’Univers. Après les avoir écoutés, je leur ai brièvement exposé mon rapport à Dieu. Faute de temps, je les ai invités à revenir pour que nous puissions converser plus profondément autour d’un café. Comme nos chemins ne se sont pas recroisés, les mots suivants s’adressent à eux.
Jésus a très certainement existé. Mais le récit qui le présente sonne historiquement et archéologiquement faux.
Selon moi, Dieu n’est pas issu de textes sacrés ou de croyances religieuses. Il fait preuve de davantage d’intelligence et vagabonde partout autour de nous. De premier abord, Jésus m’apparaît crédule, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir eu des moments de lucidité. Tout comme l’âme guerrière de Mahomet a connu des phases spirituelles.
J’ai bien lu votre document qui tente d’établir un lien entre la foi et la science. De mon point de vue, les êtres vivants et humains sont arrivés petit à petit sur Terre par des tragiques et heureux concours de circonstances, comportant un mélange de hasard et de science.
Croire que Dieu a créé l’Univers me semble une vision simpliste et assez délirante, compte tenu des éléments scientifiques découverts récemment sur l’échelle du temps. Pour en être persuadé, il faut être doté d’un esprit grandement influençable, vulnérable et peu documenté. En revanche, il existe des différences de points de vue, des interprétations communes, souvent évasives et nébuleuses, entre les lectures de la Bible et de la Science au sujet de la perception très sommaire de l’Univers d’alors.
Je voulais étayer mes dires concernant la création de la galaxie et la prolifération de la vie sur Terre. En effet, ces dernières résultent d’innombrables étapes savantes, réactions chimiques, simultanéité d’événements observés et validés par la Science. Il suffit de faire l’effort de se renseigner.
Comme Jésus, je suis peut-être crédule de penser que je parviendrai à instaurer du doute dans l’esprit ultra-conditionné de ceux qui pensent que Dieu a tout créé. Plutôt que de prier pour un supposé Dieu unique allégeant nos souffrances, il m’apparaît plus pertinent de donner du crédit aux forces naturelles et à leur alchimie. Elles représentent de véritables entités divines dont la puissance nous dépasse.
Ainsi, je remercie la combinaison, la convergence des éléments suivants : Trou noir, Big-bang, Voie lactée, Soleil à bonne distance, Collision de la Lune avec la Terre, Lune en orbite, Eau, Photosynthèse, Météorites ayant précipité l’extinction des dinosaures, Éloignement de la Lune, Réchauffement et refroidissement de la Terre propice à la vie d’êtres plus fragiles et au développement des hominidés, Couche d’ozone, Atmosphère respirable, Noyau de la Terre et ses matières, Stabilité du Champ magnétique et des Plaques tectoniques terrestres.
En somme, un quelconque Dieu n’a rien à voir avec la création et l’évolution du monde physique qui nous entoure, contrairement à la Science et à d’heureux concours de circonstances. Si vous, témoins de Jéhovah, ignorez ces mécanismes, je vous invite à étudier le monde en sortant du prisme d’interprétables versets bibliques et en vous éloignant de la camisole de leurs vérités omniscientes, inaliénables, sacrées et forcément limitantes. Ainsi, avec l’aide de votre foi et d’autres croyances religieuses et/ou spirituelles, je vous exhorte à affronter la complexité de l’Histoire et de votre existence aussi.
Quant à l’existence de votre mouvement, ma douceur et ma bienveillance se confrontent aux actions fort douteuses qu’il entreprend.
En effet, il s’agit d’un courant dogmatique et fanatique, basé sur des messages mensongers, frauduleux, dangereux ne disposant d’aucun recul, d’aucunes lectures plurielles et contextuelles de la Bible. Il se sert de l’angoisse de l’avenir des êtres humains pour augmenter le nombre de ses adeptes et prône une prophétie de fin du monde, de mort imminente pour tous ceux qui ne les ont pas rejoints. Tous les membres doivent pratiquer le porte-à-porte, tels des commerciaux polis et respectueux, à l’apparence soignée, chargés de convaincre d’autres personnes de les rejoindre.
Cette doctrine profite de la fragilité, de la vulnérabilité de ses disciples pour les enfermer dans des valeurs morales austères, rétrogrades, sécuritaires, réductrices, patriarcales, dans un monde où tout tourne autour des principes de ce mouvement religieux, régulièrement accusé de dérives sectaires. Cela implique un contrôle et un lavage des esprits, matérialisés par un bourrage de crâne permanent.
L’organisation de son business reste opaque et son financement provient essentiellement des dons de ses fidèles et des placements immobiliers. L’argent est d’abord destiné aux dirigeants importants, mais aussi à l’élaboration de monuments à l’effigie de leur mouvement et à son expansion, sa propagande à travers le monde.
Même s’ils ne s’en rendent pas compte, les témoins de Jéhovah se plient à des règles strictes qui les isolent, les usent et abusent mentalement, moralement, physiquement et financièrement.
Les membres se retrouvent dans l’incapacité de regarder la réalité en face puisqu’on leur a implanté dans l’esprit une histoire angoissante et délirante, inventée de toute pièce.
Toutes les corporations sectaires s’organisent et cheminent d’une façon proche ou identique. Le gourou ou messager se montre souvent mégalomane, manipulateur et égocentrique. Il parvient, avec son charisme, à amadouer des recrues souvent en situation de fragilité mentale et grandement influençables. Profitant de son statut d’entité divine et intouchable au sein de son organisation, il pratique souvent la polygamie, détient tout pouvoir sur les adeptes et se met en scène tel un prédicateur du développement personnel. Bien entendu, son existence est financée par tous ceux qui le vénèrent.
Au premier abord, on peut éprouver une sorte de fascination pour ces personnages intelligents, capables de manœuvrer à leur guise et de guider des centaines, des milliers, voire des millions d’âmes en donnant vie à leurs fantasmes les plus abracadabrants. En fait, derrière ce genre de personnalités se cache un besoin d’être acclamé, d’être reconnu répondant à des souffrances et à un vide sidéral que ces prédicateurs refusent d’affronter. En somme, ces individus se magnifiant et souhaitant être auréolés respirent la porosité et ne veulent surtout pas la transmettre et la partager pour ne pas perdre leur position confortable et providentielle.