L'Ukraine est un État d'Europe de l'Est, le second du Vieux Continent par sa superficie. Elle est bordée par la mer Noire et la mer d'Azov au Sud, frontalière avec la Russie au Nord et à l'Est, avec la Biélorussie au Nord, avec la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie à l'Ouest et avec la Roumanie, la Moldavie au Sud-Ouest. Sa capitale est Kiev, sa langue officielle, l'ukrainien et sa monnaie, la hryvnia.
 
Au IXème siècle, Kiev est prise aux Khazars, un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale, par les vikings suédois d’Oleh le Sage (de Novgorod). Située sur des routes marchandes lucratives, Kiev devient rapidement le centre d'un puissant État slave, appelé « Rus » ou Ruthénie. Sous le règne de Iaroslav le Sage, le prestige de l'État kiévien atteint son apogée : il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. Iaroslav est un grand législateur, et un grand bâtisseur. C'est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev. Le droit, l'éducation, l'architecture et l'art kiévien connaissent un renouveau impressionnant sous son règne. En 1051, il marie sa fille Anne de Kiev au roi Henry 1er de France. Cependant, au XIIIème siècle, des conflits éclatent entre différents seigneurs locaux. Ces conflits mènent l'état kiévien au déclin, fractionné en plusieurs principautés rivales. Kiev est saccagée par la principauté de Vladimir, durant la lutte pour le pouvoir entre les princes, et plus tard par les Coumans et les Tatars Mongols aux XIIème et XIIIème siècles. Ces derniers finissent par imposer leur souveraineté dans toutes les principautés ruthènes. La cruauté de l'autorité mongole, notamment en matière pénale, pousse les populations autochtones à fuir vers d'autres pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie.

Durant le XIVème siècle, les Polonais et les Lituaniens combattent l'envahisseur mongol et finalement toute l'Ukraine septentrionale passe sous l'autorité de la Pologne et de la Lituanie. Les Tatars ne gardent que le littoral de la Mer Noire et la Crimée. Toutefois, de 1412 à 1484, la Pologne atteint la mer Noire près d'Otchakiv, vers l'actuelle Odessa. Durant cette domination lituano-polonaise, à partir du XVème siècle, apparaissent les premiers cosaques : il s’agit de paysans ruthènes orthodoxes qui refusent la servitude et l'assimilation aux polonais catholiques. Le royaume de Pologne les tolère et les utilise contre les Tatars, puis, à partir du XVIème siècle, contre les Ottomans, devenus suzerains des Tatars de Crimée. Affaiblie par des querelles internes et les invasions mongoles, la Ruthénie est progressivement intégrée au Grand-duché de Lituanie et finalement, au XVIème siècle, dans la République des Deux Nations. Cette république fédérale aristocratique, est formée en 1569 à partir du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie.

À la suite de la révolution paysanne antiféodale entre 1648 et 1654, connue dans l'histoire sous le nom de « Hmelnichina », la partie orientale de l'Ukraine s’émancipe du pouvoir lituanien et se constitue en État autonome de caste cosaque : le Hetmanat cosaque, administré par les chefs cosaques et dirigé par un Hetman élu, est établi et perdure pendant plus d'un siècle malgré la pression des envahisseurs moscovites attirés par les terres riches et fertiles. Après le traité d'Androussovo, il est partagé en deux : une partie est placée sous le protectorat de la République des Deux Nations, l'autre sous un protectorat moscovite qui perdure pendant plus d'un siècle. Le territoire des cosaques ukrainiens, les Zaporogues, avec pour centre politique démocratique appelée la Sitch,est tout d'abord cogéré par les deux souverains.

Catherine la Grande, impératrice de Russie, supprime le Hetmanat au milieu du XVIIIème siècle et détruit la Sitch dans le dernier quart du XVIIIème siècle. Le partage de la Pologne lui permet de récupérer pratiquement toute l'Ukraine de la rive droite du Dniepr, ce fleuve traversant l'Ukraine actuelle en son milieu, à l'exception de la Galicie, passée sous contrôle de l'Autriche, devenue en 1867 l'Empire austro-hongrois.
La culture ukrainienne connaît une renaissance au XIXème siècle. Le pouvoir impérial russe ne tarde pas à réagir et, en 1876, interdit la langue ukrainienne dans les écoles, les journaux et la littérature. En 1892, Kiev compte près d'un demi-million d'habitants.

Après la révolution de février, qui met fin à l’Empire russe en 1917, l'Ukraine est brièvement indépendante jusqu'en 1920. Cependant, le gouvernement ukrainien, la Rada ne parvient pas à contrôler efficacement le territoire. Envahi d'abord par les allemands puis, à leur retrait, cet espace devient un champ de bataille entre le parti bolchévique et les russes blancs associés aux forces de la Triple Entente (composée de la Russie impériale, de la France et du Royaume-Uni, lors de la première guerre mondiale).

À la fin de 1918, les Alliés interviennent dans le sud de l'Ukraine pour soutenir les Blancs d'Anton Dénikine, général russe, chef d'état-major dans les armées de la Russie impériale durant la guerre civile russe. Odessa, Sébastopol et d'autres localités côtières sont occupées par les Français, mais l’intervention tourne court en raison du manque de moyens engagés et de l'hostilité de la population (mars-avril 1919). L'Ukraine est envahie par l'Armée rouge et ramenée dans le giron russe. L'ancien « grenier » de la Russie tsariste, devenu une république fantoche, continue à ravitailler les centres urbains soviétiques. Le 30 décembre 1922, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques naît du traité qui réunit la République Soviétique de Russie, la Biélorussie, l'Ukraine et la Transcaucasie, cet espace géographique du sud du Caucase composé de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Dans le conflit qui oppose les communistes du centre (Moscou) et les partis communistes nationaux, c'est le centre qui l'emporte et impose une fédération.

Quand Staline déclenche sa révolution industrielle vers la fin des années 1920, l'Ukraine devient l'une des sources indispensables de son financement. Les années d'industrialisation sont marquées par la construction de ce qui constitue à l'époque la plus grande centrale hydraulique d'Europe sur le Dniepr. Cet aménagement contribue à l'électrification de la République, ainsi qu'à une importante mise en valeur du grand bassin minier et métallurgique, le Donbass. Les années 1920 connaissent une brève période d’ukrainisation. Cela se traduit par le retour à la langue d'origine dans les publications, la réouverture des écoles et des universités avec un enseignement en ukrainien et la promotion des cadres nationaux, Staline ne ménage pas les efforts pour réprimer le moindre signe d'un réveil nationaliste ukrainien, interprété comme un rejet du pouvoir bolchévique et une menace à l'intégrité de l'URSS. Entre 1931 et 1933, une série de famines frappe l'Union soviétique et ravage particulièrement l'Ukraine, alors que cette région était la plus fertile de toute l'URSS. Entre 2,6 et 5 millions de personnes meurent des suites de cette disette. De nombreux historiens soutiennent que Staline a utilisé cette famine, voire l'a sciemment provoquée, pour briser la paysannerie et le nationalisme ukrainiens, même si la part de responsabilité du régime et ses intentions restent très débattues. Les ukrainiens l'appellent « Holodomor » ou « l'extermination par la faim ». Le Parlement européen a reconnu dans une résolution de 2008 l'« Holodomor » comme un «c rime effroyable perpétré contre le peuple ukrainien et contre l'humanité ». Un peu tard pour les héritiers des Tatars. Des exécutions et des déportations de nationalistes ukrainiens sont orchestrées par les soviétiques durant les purges de 1937-1939. Plusieurs millions d'ukrainiens sont exécutés ou envoyés vers des camps de travail soviétiques. En outre, le Kremlin, prônant l'athéisme d'État, s'attaque aux symboles religieux, dont les églises et les cathédrales. En septembre et octobre 1939, après l'invasion de la moitié occidentale de la Pologne par les troupes allemandes puis, de se partie orientale, par les troupes soviétiques, certaines régions polonaises à forte minorité ukrainienne sont annexées par l'Union Soviétique et incorporées au sein de l'Ukraine occidentale.

À l'été 1941, l'Ukraine est envahie par les armées nazies. À leur arrivée, les Allemands sont reçus en libérateurs par une partie de la population ukrainienne, surtout par la population de la partie polonaise intégrée à l'Ukraine en 1939. Mais, au fur et à mesure de leur progression vers l'est du pays, et notamment en raison des mauvais traitements infligés à la population, les nazis rencontrent une forte résistance de la part de la population locale qui va perdurer jusqu'au retour des Soviétiques en 1944. En représailles, les allemands traquent les partisans, et brûlent des centaines de villages et maisons. Le 28 avril 1943, le haut commandement de la Wehrmacht annonce la création de la division SS Galicie constituée de volontaires ukrainiens. Les historiens estiment que plus de 220 000 ukrainiens se sont engagés aux côtés des forces allemandes durant la seconde guerre mondiale, pour combattre le régime soviétique. En 1944, l'Armée rouge récupère la plus grande partie de l'Ukraine. À la fin du conflit, le bilan des pertes ukrainiennes est de 8 millions de morts dont 1,377 millions de militaires. Quant aux indépendantistes, présents essentiellement dans les régions ouest, ils continuent leur résistance armée contre l'URSS jusqu'en 1954. Le 26 juin 1945, l’Ukraine devient l’un des membres fondateurs de l'ONU, en y obtenant avec la Biélorussie, en soulignement de son rôle dans la victoire sur le nazisme, une place distincte de l'URSS. Cette disposition particulière permet à l'Union Soviétique de bénéficier de voix supplémentaires dans les votes de l'assemblée générale de l'ONU. En 1954, le premier secrétaire du Parti communiste d'union soviétique, Nikita Khrouchtchev, qui a passé une partie de sa jeunesse en Ukraine, transfère la péninsule de Crimée à la République soviétique socialiste d'Ukraine, en reconnaissance de la souffrance du peuple ukrainien pendant l'« Holodomor ».

C'est seulement vers 1989 que la libéralisation du régime soviétique et la libération des détenus politiques entreprises par Gorbatchev permettent aux ukrainiens de s'organiser pour défendre leurs droits à la souveraineté. En 1989, le Mouvement national ukrainien, le Roukh, est créé. Lors des élections de mars 1990, les partis ukrainiens du bloc démocratique obtiennent alors environ 25 % des sièges au Parlement. Sous l'influence des députés démocrates, le Parlement adopte, le 16 juillet 1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de la république d'Ukraine. Il s’agit du premier pas vers l'indépendance complète de l'Ukraine. Celle-ci est proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre de la même année : 90,5 % d'électeurs votent en faveur de l'indépendance. Le 8 décembre 1991, la dislocation de l'URSS est actée par l'Accord de Minsk, signé par les dirigeants russe, ukrainien et biélorusse. L'Ukraine devient l'un des membres fondateurs de la Communauté des États Indépendants (CEI), fondée par Eltsine. Par le Mémorandum de Budapest sur les garanties de sécurité, signé le 5 décembre 1994, l'Ukraine abandonne son arsenal nucléaire en échange de la garantie par les États-Unis, le Royaume-Uni, et la Russie de son intégrité territoriale. La Constitution a été adoptée par le Parlement le 28 juin 1996, après qu'un accord soit conclu entre le Parlement et le président en 1995. Comme la France, l'Ukraine est une démocratie parlementaire où les pouvoirs présidentiels sont étendus, bien que quelque peu réduits au profit du parlement. Le président d'Ukraine est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Les citoyens élisent un candidat, lui-même élu au sein même de son parti, ou mouvement. Il nomme le Premier Ministre avec l'accord du Conseil Suprême. Le Parlement ou Rada est composé de 450 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (quatre ans avant 2006). La Cour constitutionnelle contrôle la constitutionnalité des lois et peut être saisie entre autres par la Cour suprême d'Ukraine, le président ou le Parlement.